Délicieux petit livre que je viens de relire, Deux femmes et un jardin met en scène une femme d’un certain âge, Mariette, qui après avoir reçu l’héritage d’une maisonnette en Normandie, quitte son emploi de femme de ménage et son pauvre logement parisien pour s’installer, toujours seule, dans un hameau isolé et une adolescente, Louise, qui s’ennuie pendant les vacances scolaires et que la nouvelle habitante intrigue. Il faut du temps à Mariette, que semble-t-il la vie n’a pas gâtée, pour se convaincre qu’elle est propriétaire d’une « bicoque » (mot utilisé par le notaire) mais peu à peu elle redonne vie à la modeste habitation et surtout après les quelques mois d’automne et d’hiver un peu rudes, elle découvre le jardin ; dans un premier temps sous la neige de décembre (Bien que ses arbres, arbustes et haies fussent engoncés dans la neige, presque effacés par elle, le jardin ne lui avait jamais paru aussi présent.). Entre-temps, Louise – à nouveau de retour à la campagne pour les vacances scolaires – qui constate que Mariette va à pied au bourg faire ses courses, tente une approche, lui apporte un vélo en bafouillant quelques explications. Mariette, gênée, n’en appréciera pas moins les avantages de la bicyclette. Puis mars arrive, la friche du jardin accapare Mariette : elle découvre marronnier, chataignier, aulnes, noisetiers, pommiers, prunier, herbe drue, lilas… (Cette partie du jardin, doucement bossuée, n’était que coins et recoins, îlots de lumière investis par les longues tiges nues des rosiers ou sombres replis tapissés de lierre) et s’attelle à désherber, couper, tailler du matin au soir. La seconde rencontre a alors lieu entre Mariette et Louise, en fait l’adolescente vient rendre visite à Mariette ; toutes deux encore gênées ; puis Louise revient chaque jour, l’aide, apporte gants, sécateur et même une tondeuse; elles jardinent toutes deux puis à la fin de la journée contemplent, du « meilleur point de vue », le jardin qui, on peut le dire, est devenu un personnage du roman. Un lien se crée – une amitié improbable – entre Mariette et Louise que pourtant tout oppose .
Deux Femmes et un jardin, un livre émouvant à savourer.
Lefevre said, Histoire d’une belle rencontre autour d’un jardin, récit touchant témoignant d’un partage plein de délicatesse de pudeur , qui me renvoie à une certaine nostalgie .
les belles histoires perdurent et nourrissent nos cœurs.