CARTHAGE DE JOYCE CAROL OATES

« On ne m’aimait pas assez. » La phrase-seuil du roman serait-elle une réponse aux nombreuses questions posées dans Carthage de Joyce Carol Oates? Qu’est-il arrivé à Cressida, la fille cadette des Mayfield, disparue dans la réserve de Nautanga près de Carthage? Pourquoi le soir de sa disparition, l’adolescente a-t-elle rejoint le capitaine Brett Kincaid, le fiancé de sa soeur, la jolie Juliet, au bar du Roebuck? Pourquoi et comment Brett aurait-il tué la jeune fille? Pourquoi ne retrouve-t-on pas son corps? Certes, l’auteure installe le suspense dès le début mais il ne s’agit pas d’un roman policier. Joyce Carol Oates met en scène une famille américaine moyenne de notre époque, sa destruction puis sa reconstruction. Recherches infructueuses, espoirs déçus, enquête médiatique, aveux surprenants, retours en arrière fréquents constituent la trame du récit mais il s’agit surtout pour Joyce Carol Oates, comme dans ses autres romans de sonder les âmes de ses personnages : Zeno, le père qui ne peut croire à la mort de sa fille (autiste?), Arlette, la mère qui fait de son deuil une « sorte de célébration », Juliet, qui affronte le « naufrage de sa vie » en reconstruisant sa vie loin de Carthage, Bett, la mère de Brett, hystérique et prête à tout pour prouver que son fils est innocent.

Même si des romans précédemment lus, CARTHAGE n’est pas mon préféré, encore une fois j’ai été happée par l’analyse précise des sentiments, doutes et questions existentielles des personnages.