Le film de Yohan Manca met en scène Nour, 14 ans,  benjamin d’une fratrie de quatre garçons qui vit avec ses frères dans une cité du Sud de la France ; peu importe la ville et l’année, le réalisateur a voulu un récit intemporel ; c’est l’été, on voit la mer; Nour va à la plage, fait les courses, obéit à ses frères, se rend à des séances de travaux d’intérêt général et, quand il peut, écoute de la musique lyrique dont il espère faire profiter sa maman, en soins palliatifs à domicile. Alors que les semaines de vacances scolaires promettaient pas mal d’ennui, Nour découvre qu’un atelier de chant a lieu dans le collège où il doit repeindre des murs. Il est alors accueilli par une chanteuse lyrique, sensible au talent de Nour mais aussi à ses difficultés familiales ; l’adolescent vit alors une passion, lui qui connait déjà des extraits d’opéra par coeur – que chantait un père d’origine italienne, disparu ; les séances de chant sont aussi pour lui une respiration quand il parvient à quitter un peu plus tôt les séances de TIG  et à s’échapper de l’appartement familial et de moments de tension.

Yohan Manca nous offre un film lumineux et sincère ; pas un énième film sur les banlieues et leurs problèmes, qu’il connait bien toutefois ; ni lourdeur ni surdramatisation pour aborder certains sujets. Une bonne dose d’émotion et d’amour, un soupçon d’humour et de l’optimisme : la culture, ici l’art lyrique, est une ouverture sur le monde et joue un rôle clé.

Par ailleurs, les quatre frères, au caractère bien différent, sont interprétés superbement par des acteurs au jeu juste et naturel.