EN ATTENDANT BOJANGLES

Ce roman aurait pu s’intituler UN AMOUR FOU. Le narrateur raconte son enfance auprès de parents follement amoureux.  Depuis leur « pétaradante rencontre », leur vie est une fête continuelle, un pied de nez à la réalité.  Le petit garçon est enchanté d’être de la fête dans l’appartement étonnant ou dans le château en Espagne, dégoté après un pari. Fantaisie, insouciance et plaisir sont les maîtres-mots du couple; musique, danse et réceptions rythment leur vie. Dans son récit, plein d’humour, l’enfant exprime son admiration pour cette maman extravagante.  Elle ne pense qu’à s’amuser et partage avec son fils des jeux fous – quand elle ne boit pas des cocktails ! Ces pages alternent avec des extraits de carnets secrets du père, teintés de tristesse : la jeune-femme, « gentiment cinglée », cache « des failles secrètes ». Il est conscient, comme son fils, que cette folie douce déraillera un jour ; tous deux sont prêts à l’accompagner.
Il s’agit là d’une lecture pétillante où l’émotion domine. EN ATTENDANT BOJANGLES est une fable dans laquelle Olivier Bourdeaut évoque la folie avec délicatesse et dérision. Tant d’amour, tant d’osmose dans cette famille sidèrent.  Quel accompagnement de la folie ! Il paraît que le roman a été adapté au théâtre, j’espère avoir l’occasion de voir la pièce!