CLARA LIT PROUST de Stéphane Carlier

Clara, jeune coiffeuse chez Cindy Coiffure, n’a jamais lu Marcel Proust ; ses collègues et sa patronne non plus ; les préoccupations et les conversations du salon sont un peu éloignées de la littérature du dix-neuvième siècle! Pourtant un jour, un client oublie son livre, le premier tome de La Recherche du temps perdu ; Clara garde le roman, l’emporte même chez elle puis l’oublie quelque temps. Lors d’un moment de solitude, elle va s’y intéresser, puis  un peu décontenancée par cette lecture inhabituelle – c’est certain, ce n’est pas du Guillaume Musso – pose le livre puis le reprend et se trouve happée par quelques phrases ! La jeune femme qui n’est plus très heureuse dans sa vie de couple et s’ennuie un peu dans sa vie professionnelle trouve du sens dans ces pages ; Marcel lui « parle »: l’état de veille, la réalité, le passé et le présent, les souvenirs . « Elle reconnait ces « états de confusion … C’est sa lecture qui a réveillé ce souvenir, comme s’il était caché derrière un paravent que Proust aurait déplacé avec une infinie délicatesse. » Clara se régale et s’isole des personnes de son entourage qui ne pourraient comprendre sa passion récente ( « Mais pourquoi? Vous préparez un examen? lui demande Mme Habib, sa patronne). Une seule la partage et se confie à elle: sur « l’éblouissement » qu’elle a vécu et le fait que la lecture de l’oeuvre proustienne lui a sauvé la vie dans des moments dramatiques. Puis, Clara fait d’autres rencontres et expériences qui changent sa vie.

On peut imaginer que le roman de Stéphane Carlier laisse boudeurs les puristes et spécialistes de Proust (trop feel-good? trop d’humour?), pourtant,  il est un hommage à l’auteur, à sa sensibilité, à la lecture, aux livres et à leur pouvoir.