ALTO BRACO de VANESSA BAMBERGER

Roman sensible et agréable à lire,  histoire de famille,  histoire de terroir : c’est ALTO BRACO. Brune, élevée à Paris par ses « grands-mères », Douce et Annie, va (re)découvrir l’Aubrac (en occitan, Alto Braco) et une partie de sa famille,  lors des obsèques de Douce. Les deux soeurs inséparables ont quitté Lacalm depuis longtemps, ont tenu un café dans la capitale comme de nombreux Auvergnats et Aveyronnais et ne parlaient jamais de leur terre natale ni du passé. Peu à peu,  des secrets (qu’on lui avait bien cachés) vont être révélés à la jeune-femme, ceux de ses parents, de sa naissance, de sa grand-mère…

Outre de très belles évocations du pays aubracois, (« En Aubrac, la splendeur surgissait de partout […] grandes parcelles d’herbe vert plomb hachées de murets de pierre sèche. Un immense plateau géométrique […] le soleil perçait par moments, embrasant les cours d’eau, les chaos granitiques, le pelage fauve des animaux… »), le roman nous offre d’intéressantes réflexions sur le monde rural. Brune, la narratrice, entend en effet parler, lors de ses séjours, des difficultés de certains éleveurs, des désaccords entre eux quant au marché de la viande et aux appellations, de l’élevage conventionnel versus l’élevage biologique, des méthodes d’abattage, de la souffrance animale… Et même si on est chanceux et qu’on a déjà eu l’occasion de traverser ces terres rudes et sauvages et les villages Laguiole, Aubrac et Nasbinals, la lecture d’ALTO BRACO fera à nouveau profiter le lecteur de belles images.